6h10 du matin, le train arrive en gare de
Lao Cai, à 350 kms d’Hanoï: terminus! Tout le monde descend. Malgré le matelas
très dur de ma couchette, je n’ai pas trop mal dormi. Je dois encore parcourir
50 kms en minibus pour atteindre la ville de Sapa à 1500 mètres d’altitude. Le temps
se dégrade, cette première journée est grise, froide et humide, pas de doute
c’est bien l’hiver !
A l’auberge, je me réchauffe quelques
minutes devant la cheminée, puis je pars visiter la ville et manger. Les rues principales alternent entre
magasins, hôtels et restaurants, les gens sont habillés chaudement, on se
croirait dans un village de station de ski. Je trouve un restaurant et goûte
un cidre local… certes c’est fait avec des pommes, mais peu de ressemblance
avec le cidre français.
A la fin du repas, le responsable de
l’établissement me propose un digestif local, je m’assois à sa table et l’on
discute. Quelques minutes plus tard, j’aperçois
à travers la vitrine, marchant dans la rue, Jordan accompagné de l’Allemande et
de l’Espagnol rencontrés à la baie d’Halong. Je sors les rejoindre et ils
décident de manger au même restaurant. Ils ont prévu d’effectuer une randonnée
de deux jours et de passer la nuit chez l’habitant. En fin de journée, au
moment de rejoindre nos auberges, je croise une femme vêtue en habits
traditionnels, on commence à discuter et elle me propose une randonnée de
plusieurs heures dans les rizières et villages des alentours. Elle se fait
appeler Chocho et je la trouve particulièrement sympathique, très souriante et drôle.
L’idée de partir en randonnée avec une locale me plaît bien et le prix de 20$
est dans mon budget. J’accepte son offre et nous nous donnons rendez-vous pour
le lendemain matin.
De retour à l’auberge, je fais la
connaissance d’Emily, une Américaine. Notre chambre n’est pas chauffée, il fait
donc à peu près aussi froid et humide qu’à l’extérieur, l’air se condense quand
j’expire… Heureusement les lits sont pourvus de matelas chauffants et ils
fonctionnent vraiment bien. Je passe donc une nuit très agréable, au chaud.
Mardi 24 Décembre, veille de Noël, il est
8h30 et je retrouve ma guide, Chocho, comme prévu. Je fais la connaissance d’un
couple de Français qui seront aussi de l’aventure et nous nous mettons en
route. Le temps est agréable, le niveau de la randonnée facile et bien que les
rizières ne soient pas vertes puisque c’est l’hiver, les paysages sont
superbes. Cochons, poules, canards, buffles, se promènent librement dans les
rizières. Nous rencontrons des habitantes des tribus Black Hmong et traversons
leurs villages. Elles portent les habits traditionnels et notamment une tunique
de couleur indigo, teintée naturellement grâce aux fleurs d’une plante. Certaines
d’entre-elles portent dans leur dos leur bébé, emmitouflé dans une couverture.
Après un repas rapide vers 12h30, nous continuons notre chemin, toujours au
milieu des champs de riz. Dans un chemin de terre détrempé, nous croisons un
homme sur son scooter, en costume et chaussures de ville, coincé dans une
ornière de boue. Il porte un enfant sur le dos; sa femme, descendue de l’engin,
en porte un également. Après plusieurs essais, il ne parvient toujours pas à
redémarrer sa machine, sa position ne facilitant vraiment pas les choses. En
arrivant à son niveau, je lui propose mon aide et deux coups de kick plus tard
le scooter redémarre. Avec l’aide du Français, nous le poussons un peu et il
finit par se sortir du piège de boue.
En milieu d’après-midi, nous arrivons à
la maison de Chocho, elle est isolée des autres et offre une vue magnifique. La
maison est des plus simples, construite en bois, sans isolation, le sol est en
terre. Dans la pièce principale, quelques chaises en plastique et une vieille
table en bois sur laquelle est posée une petite télé à tube cathodique. A
droite, une pièce avec les lits, et à gauche, une pour faire du feu et
cuisiner. A l’extérieur, un bloc sanitaire avec
douche et WC, intérieur carrelé et chauffe-eau électrique tranche avec
le reste, sans doute un investissement fait pour pouvoir accueillir les
touristes. Nous faisons connaissance avec la famille, le mari de Chocho, ses
filles et petites-filles. Quand toute la famille est réunie, ils peuvent être
jusqu’à neuf à loger là. Nous passons un peu de temps à jouer avec les plus
jeunes, puis en fin d’après-midi il est temps pour moi de rentrer. Chocho me
ramène au village et paie un scooter taxi pour mon trajet retour. Je la
remercie pour tout et lui demande de me noter son adresse sur un papier pour
que je puisse lui envoyer les photos que j’ai prise avec elle. D’abord je ne
comprends pas pourquoi, elle me dit de la suivre et appelle un jeune homme
qui prend mon papier et commence à écrire l’adresse. Je réalise alors que
Chocho ne sais pas écrire. Heureusement les choses évoluent et même dans ces
coins reculés, les nouvelles générations sont scolarisées.
La journée aura été une des plus
incroyables de mon voyage, de beaux paysages, une guide géniale, la rencontre des Black Hmong, l’impression
d’avoir pour quelques heures comme fait un bond dans le passé, bref, une
expérience unique et inoubliable.
Je monte sur le scooter et 20 minutes
plus tard je suis de retour à l’auberge où je fais la connaissance de Kelly, une
Américaine. Nous passons notre réveillon ensemble, dans un restaurant, à côté
du feu.
Le
lendemain, c’est Noël, mais pour moi le Père Noël est déjà passé avec la
fabuleuse journée de la veille. Je profite de la matinée pour faire un tour en
ville, je marche autour du lac et en profite pour réserver un billet de bus qui
me ramènera dans la nuit sur Hanoï. En début d’après midi, je croise la route
de jeunes qui jouent au Da Cau, sport très populaire au Vietnam. Ils me
proposent de me joindre à eux et j’accepte. Je passe une heure et demi avec
eux, la barrière de la langue n’a pas d’importance, seul le jeu compte et l’on
s’amuse bien! Je retrouve ensuite Kelly qui a aussi décidé de
prendre un bus de nuit, nous ferons donc la route ensemble.
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